Conserver un droit fondamental

À l’invitation de l’association « Kerna ùn Sohma », le Réseau Semences Paysannes s’est réuni à Buhl ce week-end pour y tenir son assemblée générale. Et revenir sur la loi de «certificat d’obtention végétale» qui révolte ces militants pour une biodiversité cultivée.

Conserver un droit fondamental

« Il y a trois ans, nous n’avions pas d’adhérents dans le quart Nord-Est. Aujourd’hui, nous couvrons toutes les régions sauf la Champagne. Des structures se sont montées, des formations ont pu être dispensées. Quand l’idée est bonne, elle se diffuse en peu de temps », sourit Patrick De Kochko, coordinateur du Réseau Semences Paysannes qui s’est réuni ce week-end à Buhl.

Invité par la jeune association locale « Kerna ùn Sohma », qui compte une trentaine de paysans ainsi que 120 jardiniers, maraîchers et consommateurs, le Réseau, fort de ses soixante associations dans toute la France dont certaines étaient présentes au Rimlishof, ne s’est pas simplement déplacé « pour saluer la dynamique de la région qui figure parmi les nouvelles adhérentes. » Si la convivialité était de mise, les membres ont surtout planché sur un sujet d’actualité : la loi « certificat d’obtention végétale », votée il y a peu par le Parlement, qui vise à interdire les semences de ferme et à taxer certaines semences végétales. « On veut priver le paysan d’un droit millénaire.

 

« C’est une loi scélérate », s’insurge Patrick De Kochko. « Nous avons besoin de cette liberté d’échanger des variétés qui ne sont pas inscrites au catalogue. L’interdiction est aberrante pour notre sécurité et notre souveraineté alimentaire. À l’avenir, les bourses de semences, comme celle qui s’est tenue à Buhl ce week-end, ne seraient plus légales. » Impensable pour le Réseau qui en a, entre autres, discuté durant son assemblée générale dimanche. Tous regrettent l’évolution législative. « Ces variétés de blé ou de maïs ancien s’adaptent au terroir. Elles privilégient les circuits courts et sont à faibles intrants, détaille Anne Wanner, animatrice et secrétaire de l’association alsacienne. Elles sont à la base d’une agriculture écologique. » Une agriculture que promeut un Réseau toujours plus fourni. Pour une biodiversité cultivée.

J-T.W

Dernières Nouvelles d'Alsace du 12 Décembre 2011